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Amour et sexualité : comment en parler avec ses enfants ?

Face à cette question, les parents éprouvent généralement des sentiments contrastés : gêne, malaise, incompétence, crainte d’être maladroit… mais aussi, envie de leur transmettre un message positif et des clés pour trouver le chemin du bonheur. La curiosité des jeunes sur ces sujets n’est pas nouvelle, mais l’environnement dans lequel ils grandissent a beaucoup changé. L’omniprésence des images et des messages à caractère sexuel dans les médias et le développement des relations virtuelles sur les réseaux sociaux induisent des comportements nouveaux et un rapport modifié à l’image, au corps et à la sexualité. Dans ce contexte, le rôle des parents pour accompagner leurs enfants dans leur vie affective et relationnelle revêt une importance particulière.

Amour et sexualité : comment en parler avec ses enfants ?

Se situer personnellement

Avant toute chose, il est essentiel de s’interroger sur comment en tant que parent, on se situe personnellement par rapport à ces sujets : en fonction de son histoire, de son éducation, de son parcours de vie, de ses croyances et de ses représentations. Cela permet de prendre le recul nécessaire pour réfléchir à sa posture et être au clair sur ses motivations, car certaines ne sont pas toujours adaptées et nécessitent d’être mises à juste distance : angoisses excessives et besoin irrépressible de se rassurer, volonté de faire la police pour surveiller les moindres faits et gestes ou imposer son modèle de manière directive, tentation d’endosser les habits du copain- confident ou du prof de bio avec une approche très hygiéniste…

Trouver une juste posture éducative

Si la juste posture pour parler d’amour et de sexualité à ses enfants n’est pas facile à trouver, deux écueils majeurs semblent à éviter :

- le désengagement et la confiance aveugle au prétexte de ne pas vouloir se mêler de la vie privée de ses enfants. « La vie se chargera bien de leur apprendre ces choses-là », « leurs choix ne nous concernent pas ». Cette posture présuppose que tout se vaut et que toute expérience est bonne à vivre tant qu’elle n’est pas hors la loi. Ce serait comme laisser à ses enfants le volant d’une voiture sans qu’ils aient appris le code la route !

- le contrôle excessif qui s’accompagne souvent d’un discours moralisateur qui se restreint au permis / défendu : une manière de faire qui n’éduque pas vraiment à la liberté et à la responsabilité et qui peut se transformer chez l’enfant en une peur paralysante par rapport à tout ce qui touche au corps et en une incapacité à long terme à poser et à assumer ses choix.

Trouver la juste posture n’est pas simple. Tous les parents qui veulent bien faire avancent à tâtons et c’est normal tant le sujet est intime et délicat. Cela ne doit donc pas empêcher d’oser une parole, en gardant à l’esprit quelques principes : trouver les mots adaptés à l’âge et à la maturité du jeune, lui donner des clés pour l’aider à se connaître et à développer une bonne estime de soi, le conduire à une responsabilisation progressive dans ses choix. Mais, mieux vaut être imparfait que de ne dire !

Oser une parole… ou laisser Internet et les réseaux éduquer les jeunes

Peu ou mal informés sur les questions autour de l’amour et de la sexualité, les jeunes cherchent des réponses auprès de leurs proches et aussi de plus en plus sur les médias digitaux. Leur vie amoureuse est fortement impactée par les réseaux sociaux, avec une forte exposition à la pornographie qui véhicule une représentation de la sexualité marquée par la violence, le sexisme et l’absence de consentement.

Avant 15 ans, en moyenne 60 %1 des jeunes ont eu accès à des contenus pornographiques ! Pour autant, les jeunes expriment toujours un désir de construire des relations durables et authentiques : ils sont 89 %2 à penser qu’une relation amoureuse est épanouissante lorsqu’elle repose sur la fidélité, 91 %3 à estimer que ce n’est pas le sexe le plus important, mais d’aimer et d’être aimé en retour et près de 75 % à affirmer qu’il faut être amoureux avant de passer à l’acte pour la première fois. Des chiffres qui incitent à prendre leur besoin d’une parole vraie et sans tabou au sérieux.

1 Source : rapport du Sénat, L’Enfer du décor, septembre 2022
2 Baromètre de l’Education réalisé par Opinion Way pour les Apprentis d’Auteuil, octobre 2023
3 Enquête de la Fondation Pfizer « Bien dans sa tête, bien dans son corps » réalisée avec Ipsos Santé en 2015

 

Les enjeux à chaque âge

Petite enfance et enfance : l’âge des pourquoi
Si la découverte de la sexualité génitale commence vraiment à la puberté, la sexualité infantile pose les prémices de la vie affective future. Les questions des enfants en maternelle et début de primaire sont souvent portées par une forte curiosité et l’envie de comprendre pourquoi « on n’est pas pareils », garçons et filles. Toutes les occasions sont utiles pour répondre à leurs interrogations avec des paroles délicates et justes et ainsi commencer à les éveiller à la notion d’intimité et au respect dû à son corps et à celui des autres. L’utilisation de termes imagés poétiques - exemples : graines de vie du papa pour désigner les spermatozoïdes, chambre de la vie pour désigner l’utérus,… - peut d’abord permettre de parler d’une réalité avec délicatesse et en donnant du sens. En grandissant, il sera alors temps progressivement d’associer à ces expressions, les vrais et justes mots.

Préadolescence : qu’est-ce qui va m’arriver ?
L’arrivée des premiers signes pubertaires peut créer chez certains jeunes préadolescents un mélange d’anxiété et d’excitation lié au fait qu’ils sentent qu’ils sont en train de quitter le monde de l’enfance sans pouvoir encore se projeter complètement dans le monde des ados et des adultes avec tout ce que cela implique. Confrontés à la question « qu’est-ce qu’il va m’arriver ? », il est important de poser auprès d’eux des mots pour les rassurer sur les changements corporels qui se profilent.

Adolescence : qui suis-je ?
L’adolescence est une période de grande vulnérabilité pour les jeunes dont le corps se transforme en profondeur au moment de la puberté. Face à ce grand chamboulement, ils ont souvent besoin de retrouver le contrôle de leur corps soit en le surinvestissant, soit en le cachant. Ils ont aussi tendance à beaucoup se comparer et sont pris en tenaille entre le besoin de s’affirmer singulièrement et d’appartenir à un groupe. L’enjeu est de trouver la bonne distance pour les rassurer sur la normalité de ce qui leur arrive, sur le fait que cela ne durera qu’un temps et pour les conforter dans le fait qu’ils ont de la valeur, même s’ils ont souvent tendance à douter. 

Donner du sens avec les 3C

Au-delà des enjeux propres à chaque âge, une véritable éducation relationnelle, affective et sexuelle est d’abord une réponse à la question du sens. Dès l’âge de 10 ans, on peut poser les bases d’une réflexion sur l’unité de la personne qui vit selon 3 dimensions : corps, cœur et cerveau (les 3C). Ces 3C sont indissociables et il est important d’aider le jeune à prendre conscience que ce qu’on fait avec son corps a un effet sur toute la personne. Si le corps ne prend pas en compte le cœur et le cerveau, on court le risque d’un malaise ou d’une expérience douloureuse. Et en même temps, force est de constater que ce n’est pas toujours simple de tout aligner, en particulier lorsqu’on est en phase de construction et que les émotions prennent souvent le pas sur le reste. Cela demande du temps et il est nécessaire d’apprendre à bien se connaître pour être en mesure de faire des choix qui mènent au bonheur.      


Les maisons Familya proposent des ateliers père-fils et mère-fille pour parler des changements au moment de la puberté ainsi que des accompagnements individuels pour les jeunes qui se questionnent sur leur vie affective et relationnelle :


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